Nouvelle impulsion pour l'e-sport

Date de publication : 13 juin 2023

Des joueurs e-sport toujours plus nombreux, toute une palette de métiers accessibles, des formations qui s'organisent et un plan d'actions pour l'e-sport français : zoom sur un secteur qui se professionnalise.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

L'e-sport : des effectifs en augmentation

L’e-sport français compte 14,6 millions de joueurs, dont 2 millions d’amateurs qui jouent classés et en compétition. Un chiffre en hausse constante, selon le baromètre France Esports, avec une préférence pour les jeux de tirs et d’arènes, et des tournois qui s’organisent de plus en plus en présentiel.

S’il n’existe (encore) aucun diplôme de sportif de haut niveau en e-sport, le joueur est un véritable athlète : il s’entraîne, seul ou avec l’aide d’un coach e-sportif, vise la performance (connaissance du jeu, de sa tactique, de la stratégie la plus optimale), et maintient son bien-être physique et mental (contrôle des émotions).

Il est considéré comme joueur professionnel dès lors qu’il pratique la compétition de manière constante et intensive, en étant rémunéré régulièrement. Selon France Esports, la France comptabilisait déjà 189 joueurs professionnels en 2019, souvent sous statut d’auto-entrepreneur. Leurs revenus proviennent des opérations de sponsoring, des prestations de service ou du streaming des parties qu’ils ont jouées.

Toute une chaîne de métiers

D’autres métiers gravitent autour de l’esport. "L’esport, c’est la révolution digitale du sport. Le secteur recrute à des postes que l’on trouve déjà dans le sport traditionnel : coaching, gestion de la performance, événementiel, marketing, social media… C’est aussi une industrie très codifiée avec son langage et sa communauté", prévient Valérie Dmitrovic, directrice générale des écoles Quest Education Group, dédiées à l’industrie du jeu vidéo.

L’Observatoire du jeu vidéo a donné le trio de tête des métiers du secteur à forte employabilité : programmeur (avec un volet cybersécurité pour lutter contre le piratage des données des joueurs), game designers (animation 3D, texturing) et infographiste.

Des formations qui se développent

Le secteur de l’esport recherche des jeunes passionnés, qualifiés et possédant une vraie culture du secteur. Si certains profils autodidactes arrivent encore à se faire une place, passer par une formation dédiée est de plus en plus nécessaire compte tenu de la complexité grandissante des jeux et des technologies, et de la très forte concurrence sur le marché.

À ce jour, les formations et les écoles orientées jeux vidéo et esport restent encore peu nombreuses. Il s’agit le plus souvent d’écoles privées, proposant des cursus en 1 à 3 ans, après le bac, un bac + 3 ou plus. Au programme : les compétences technologiques, en création ou dans le volet commercial.

Conseil de Valérie Dmitrovic à ceux qui voudraient entrer en formation : "C’est un secteur passion qui évolue sans cesse et qui nécessite de se tenir au fait de son actualité. La personnalité et la motivation comptent aussi."

Structurer la filière

Le Président de la République a réaffirmé sa volonté "d'accélérer la structuration de la filière esport et de renforcer son attractivité" et les trois ministères des Sports, de la Culture et de la Transition numérique se sont donnés 3 ans pour y parvenir. À commencer par France Esports qui vient de désigner deux régions pilotes (antenne région Ile-de-France et antenne région Sud) pour accompagner la pratique amateur et les associations du secteur dans les territoires.

La création d’une cartographie des formations, ainsi qu’une réflexion visant un meilleur encadrement des compétitions en ligne, sont aussi en cours.

De quoi booster la candidature de la France qui souhaite accueillir la compétition mondiale des sports virtuels Olympic Esports Week, dans la foulée des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.